samedi 18 mai 2013

Les Roses Russes sont forcément rouges

"- J'aime sentir tes yeux posés sur moi. Tu as une jolie rage.
- Ah bon?
- Oui. Je te sens usé. Tu es empli d'une tristesse permanente que le temps aggrave, seconde après seconde.
- Tu m'allumes une cigarette ?
- Tu ne peux pas le faire tout seul?
- Je préfère avoir le goût de tes lèvres quand je fume.
- Je voudrais tant que tu me parles, que tu m'expliques pourquoi. Pourquoi le quotidien t'écorche à ce point. A vif. Pourquoi ton âme a déserté aux louanges des nuages. Pourquoi tes pensées plongent ton coeur dans un bain de sang. Il y a tant de questions auxquelles je n'ai pas de réponse. Je voudrais tant que tu m'aides.
- Il n'y a rien que tu puisses comprendre.
- Raconte moi ta ville au moins.
- Lyon c'est comme Paris.
Mais en beau.
- Tu m'aimeras autant un jour?
- Non.
Evidemment que non.
- On a une durée limitée nous deux, pas vrai?
- Je n'ai jamais rien dit de tel.
- Peut-être, mais je le sais. Tu ne m'aimes pas, je l'ai toujours su. Pour autant je n'ai pas pu te résister, encore moins me passer de toi. Mais je ne suis qu'une pommade que tu appliques sur tes plaies pour atténuer les douleurs qui t'animent. Et comme tout médicament, un jour tu te lasseras de moi, je ne ferais plus effet. Alors, au milieu de la nuit, je le sais, tu t'en iras.
- Arrête.
- Promets moi juste une chose, quand tu décideras de partir, ne me préviens pas. Embrasse moi dans mon sommeil, d'un baiser tendre et, dans la froide déchéance de la nuit, n'oublie pas de fermer la porte en sortant."

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