FRAGMENTS
lundi 27 octobre 2014
Viou
lundi 15 septembre 2014
15h28
lundi 8 septembre 2014
Huit Secondes
lundi 24 juin 2013
60.10 / 25.0
Tango de Saez dans les enceintes
J'entends ta respiration
Devine tes sanglots
Je sors une cigarette
Tu me craques une allumette
M'enjambes pour ouvrir la fenêtre
Puis te rassieds en tailleur, dos au mur.
Je sors un calepin de ma poche
Te fais un dessin à l'aide de mes cendres
Te le fais glisser à même le sol.
Tu le ramasses et l'observes
Réajustes une mèche de tes cheveux derrière ton oreille
J'aperçois ton sourire à la lueur de ma Lucky Strike.
Je me rapproche de toi
Essuie tes larmes de mon pouce.
J'ai hâte que tu m'embrasses.
samedi 15 juin 2013
Tolosa
samedi 8 juin 2013
Schlossgarten
"Globalement,
Non."
samedi 1 juin 2013
Agnieszka
samedi 18 mai 2013
Les Roses Russes sont forcément rouges
samedi 11 mai 2013
La Fille de Stuttgart
samedi 30 mars 2013
Le Combat ordinaire
jeudi 13 septembre 2012
Lettre à ...
samedi 23 juin 2012
dimanche 6 mai 2012
Le rêve pourpre
jeudi 22 mars 2012
Sarajevo mon amour
C'est étrange comme prénom. Etrange mais beau.
Je crois que j'ai instantanément été intrigué par cette fille. Elle était paumée, ses yeux inondés d'une tristesse irrévocable. Sa peau d'une blancheur immaculée contrastait violemment avec la noirceur naturelle de ses cheveux qu'elle portait jusqu'à la nuque avec une frange qui accentuait son regard tout aussi noir. Elle fuyait la confrontation visuelle comme pour nous épargner sa peine. Je crois que c'était aussi une façon de fuir un éventuel échange verbal , une manière physique de dire "Je n'ai pas envie de vous parler, laisser moi seule me consumer de ce mal être".
Cela ne m'a pas découragé et je l'ai quand même invité, pas directement mais de quelques mots griffonnés sur une serviette en papier "Viens avec moi en haut de la colline, on va toucher les nuages." J'ai eu peur que jamais elle ne me rejoigne mais elle est venue et ce fut poétiquement convulsif. Nous nous sommes régulièrement revus et je crois qu'elle tombait amoureuse de moi. Pour autant la mélancolie de son regard n'avait pas disparu. Cela ne me dérangeait pas, bien au contraire. Je n'avais jamais eu la prétention de la rendre heureuse et je concède que son désespoir permanent m'aidait à assumer mes angoisses et cette lourdeur qui émane de moi. J'ai toujours été dans l'incapacité d'affronter le quotidien un sourire aux lèvres et la présence de Sarajevo, si elle ne m'aidait pas à trouver une certaine quiétude , m'apportait une liberté mentale dans ce mal être. Sa tristesse permettait à la mienne d'exister librement,
et réciproquement.
Un jour, alors que j'étais certain des sentiments de Sarajevo, j'ai essayé de me persuader de mon amour pour elle. Chaque soir, fumant une cigarette et regardant les étoiles je me répétais inlassablement "J'aime Sarajevo. J'aime Sarajevo. J'aime Sarajevo." Mais si mon cerveau fut convaincu, mon coeur, lui, ne cessait de battre une ancienne idylle pourpre comme l'enfer.
Je devais l'honnêteté à Sarajevo et lui avoua "Je ne t'aimerai jamais que du cerveau". Elle esquissa un léger sourire et d'une voix douce mais quasiment inaudible, me répondit "Je t'aime". Et pour la première fois depuis notre rencontre je vis jaillir de ses yeux noirs une larme couleur sang qui dévala le long de sa joue avant de s'écraser sur le sol dans un bruit sourd .
Sarajevo rentra chez elle, seule, et j'eus alors l'abominable sensation d'avoir fait verser la goutte de tristesse de trop, celle qui fera déborder son coeur.
Le soir même j'ai voulu m'excuser, la prendre dans mes bras et lui susurrer des poèmes d'Aragon à l'oreille.
Je n'en ai pas eu le temps.
A peine rentrée dans son appartement,
Sarajevo s'est suicidée.
Je ne l'ai jamais embrassé.
jeudi 21 avril 2011
Post Kao
Dans un sourire gentleman je décide de te raccompagner. Nous arpentons les artères désertes de la rive droite, le long des berges du Rhône nous nous arrêtons regarder les étoiles. Assis sur un muret je pose ma main contre ta nuque. Tu prends cela pour un geste romantique et je profite de ta mièvrerie pour écraser violemment ton visage contre les pierres. Je répète ce geste quatre ou cinq fois, je ne sais plus très bien. Je traîne rapidement ton corps au fond d'une ruelle, à l'abri de tous regard et commence à déchirer ta robe puis tes collants, tu ne portes pas de soutien-gorge. Mes mains caressent tes seins, tes jambes, ton ventre, j'aimerai embrasser chaque centimètre de ton corps mais je n'en ai pas le temps. Je sors mon sexe déjà en érection et te pilonne violemment. J'aurai aimé venir en toi mais c'est un coup à passer vingt ans en vacances forcées alors je m'exécute sur ton visage tuméfié. Le sperme ne se mélange pas au sang mais flotte à sa surface, on dirait un œuf au plat. Tu pousses un râle, je te croyais morte et suis de fait beaucoup moins excité. Je t'achève au cutter puis pisse sur ton cadavre encore chaud que j'essuie ensuite d'un kleenex que je brule immédiatement. Je pourrai te laisser là, les flics te retrouveraient, te prendraient pour une pute tabassé par son mac car défraichie et classeraient l'affaire, mais j'ai vu tous les épisodes des Experts Miami ou Dunkerque et je préfère ne pas prendre de risque. Je t'installe sur mon dos, nous parcourons quelques dizaines de mètres et je te jette dans le fleuve. Avec un peu de chance tu navigueras jusqu'à Martigues et personne ne remontera jusqu'à moi. Mon costume est taché, ce qui me donne quelques remords. Tout aurait pu être différent si tu y avais mis un peu du tien.
Le jour se rapproche, les lumières du métro s'animent, il faut vite que je rentre chez moi.
J'ai une furieuse envie de me branler.